Étude d’une oeuvre :Le dernier jour d’un condamné

Fiche de lecture

Auteur: Victor Hugo

Genre : roman à thèse

Résumé : un condamné à mort, obsédé par l’idée de la mort, nous parle de ses souffrances avant son exécution. Il nous laisse un manuscrit défendant l’abolition de la peine de mort.

Narrateur : C’est un condamné à mort qui décrit les souffrances que peut sentir tout être humain se trouvant à sa place .

Temps : Six semaines ; le temps situé entre le jugement du condamné et son exécution.

Cadre spatial : Bicêtre (la prison ), la Conciergerie (une partie du palais de justice ), l’hôtel de ville (la mairie ),la place de Grève (grande place publique ) où on exécute publiquement les condamnés à mort pour qu’ils servent d’exemple aux futurs candidats à la criminalité.

Personnages :

1- Le condamné à mort : un homme sans nom. On a aucune indication sur son identité et sur le crime qu’il a commis. On sait seulement qu’il a une mère, qu’il est marié et père d’une fille “Marie”. C’est un homme bien éduqué, de bonne souche sociale défendant sa cause en exposant ses souffrances et ses sensations.

2- Marie : La fille du condamné. Elle est âgée de trois ans. Elle est belle, rose et fraîche. Elle n’à pas reconnue son père quand il l’reçue avant son exécution.

3- Le friauche : un condamné à la peine capitale que le narrateur à rencontré dans un petit cabinet de la Conciergerie. C’est un homme d’environ cinquante cinq ans, de taille moyenne, ridé et voûté.

Thèmes : L’abolition de la peine de mort, la souffrance, la criminalité, la sécurité…

Tonalité : Lyrique, tragique, satirique, ironique.

Niveaux de langue dominants : Courant et familier.

Un début in medias res :

Le récit commence alors que l’action est déjà engagée. L’auteur à recours à ce procédé pour créer l’illusion de la réalité, et par conséquent toucher le lecteur et le convaincre de la thèse qu’ il défend, à savoir la nécessité d’abolir la peine capitale.

Résumé des chapitres :

chapitre 1: le condamné autrefois libre, maintenant libre, maintenant captif, et obsédé par l’idée de mourir sur la guillotine.

Chapitre 2: il s’agit d’un retour en arrière (six semaines auparavant ).le condamné se souvient du jour de son procès et la souffrance qui va avec: juges, procureurs, avocats, témoins, foule… Condamnation à mort et joie du public.

Chapitre 3: soumission du condamné “tout le monde est condamné à mourir un jour ou l’autre”.

Chapitre 4: le condamné est transféré à Bicêtre qui est une prison. Autrefois c’était un hôpital qui accueillait les soldats blessés.

Chapitre 5: 6 ou 7 semaines avant la mort. Dans sa prison, le condamné découvre l’argot,un langage populaire, parlé par les prisonniers.

Chapitre 6: projet d’écriture “journal de ses souffrances “. Il y décrit ses angoisses, ses terreurs , sa torture morale.

Chapitre 7: hésitation à écrire: désespoir de ne plus voir un jour du soleil, des champs, des printemps, des fleurs… de la nature et de la liberté.

Chapitre 8: la cassation est un échec. Le condamné s’aperçoit qu’il ne lui reste qu’une journée à vivre.

Chapitre 9 : la famille du condamné est constituée de trois femmes : sa mère de 64 ans qui ne survivra pas après la mort de son fils, sa femme qui mourra sûrement elle aussi car elle a déjà une mauvaise santé et un esprit faible, et sa fille de trois ans qui finira par rester toute seule , par être une pauvre petite orpheline.

Chapitre 10: description du cachot du condamné, de sa cellule.

Chapitre 11: sur le mur de son cachot, il y a des écritures, ,des dessins, des figures bizarres, des noms d’autres condamnés.

Chapitre 12: Dautin à coupé son frère en deux.

Poulain a assassiné sa femme.

Jean Martin a tiré un coup de pistolet sur son père.

Casting à empoisonné son ami.

Papavoine tuait les enfants à coup de couteau sur la tête.

Chapitre 13: le condamné assiste au ferrement des forçats. Enchaînement des prisonniers condamnés aux travaux forcés. A la fin du spectacle, tous les prisonniers regardent le condamné et lui rappelle sa mort. Le condamné perd connaissance.

Chapitre 14: le condamné se trouve à l’infirmerie. Réveillé par le départ des forçats, il préfère sa situation de condamné à mort que celle de ces prisonniers.

Chapitre 15: le condamné espère obtenir sa grâce mais sa demande sera rejetée car son procès était en règle , puis il faut qu’il donne l’exemple.

Chapitre 16: quand il était à l’infirmerie, le condamné à entendu la chanson d’une jeune fille de 15 ans qui chantait en argot. Il était à la fois terrorisé et touché : terrorisé par les paroles qui évoquent la mort et touché par la voix. Il pense à la fin que la prison détruit tout.

Chapitre 17: il rêve de s’enfuir, trace un itinéraire mais se voit arrêté par les gendarmes.

Chapitre 18 : Le guichetier de garde parle gentiment avec le condamné. Ce dernier croit que son heure approche.

Chapitre 19: Le directeur de la prison arrive à son tour.Il se montre gentil, il a même appelé le condamné : Monsieur. Le condamné est persuadé que c’est son dernier jour.

Chapitre 20: Le condamné présente la prison comme un mélange de béton, de bois et de chair humaine, c’est un tout indivisible (murs,portes,gardiens ) qui enferme et surveille.

Chapitre 21: un prêtre vient aider le condamné à vivre ses dernières heures. Un autre visiteur arrive et lui annonce qu’il sera exécuté le jour même en place de Grève et qu’il part pour la conciergerie à 7h30 précises.

Chapitre 22: le condamné est transféré de Bicêtre à la conciergerie.Les passants s’arrêtent pour regarder la voiture.

Chapitre 23: dans la conciergerie, le condamné rencontre le friauche, un autre condamné à mort qui lui raconte sa vie et qui va être transféré à Bicêtre le jour même et qui sera exécuté dans 6 semaines.

Chapitre 24: le condamné est furieux contre ce friauche qui lui a pris sa veste et aurait voulu l’étrangler de ses mains.

Chapitre 25: le condamné demande qu’on lui apporte une table ,une chaise, un lit et de quoi écrire. Désormais un gendarme ne le quitte plus.

Chapitre 26: le condamné reproche aux jurés de l’avoir condamné à mort, et de séparer à jamais une fille de son père.

Chapitre 27: le condamné est hanté par la guillotine. Il est terrorisé.

Chapitre 28: le condamné se rappelle qu’il a vu la guillotine, une espèce d’estrade en bois rouge.

Chapitre 29: le condamné se révolte contre la peine de mort et préfère mille fois les travaux forcés même à perpétuité et avec le fer rouge.

Chapitre 30: le prêtre est revenu voir le condamné pour l’assister mais la rencontre tourne au malentendu. Le prêtre croit que le condamné est un impie et le condamné croit que le prêtre à révise sa leçon avant de venir le voir.

Chapitre 31: une espèce d’architecte arrive et mesure la cellule, il informe le condamné que la prison sera bientôt rénovée.

Chapitre 32: un autre gendarme stupide garde le condamné qui lui a promis de lui donner quatre numéros gagnants de la loterie à condition qu’ils échangent leurs vêtements.

Chapitre 33: Pépa est la petite espagnole, son amour avec qui il jouait tête avec qui il a grandi.

Chapitre 34: le condamné en pensant à son crime veut se repentir, mais sa condamnation à mort et son exécution l’empêchent de penser à autre chose qu’à la mort.

Chapitre 35: le condamné s’imagine les hommes libres parler,rire, lire le journal… Ils sont vivants et libres.

Chapitre 36: le condamné révise encore une fois son enfance, il se revoit tout en haut de la cathédrale de Notre-Dame. Il a failli tomber à cause du bruit de la cloche…

Chapitre 37: l’hôtel de ville se caractérise essentiellement par son aspect sinistre, sombre, lugubre. Il est vieux et noir.

Chapitre 38: il reste 2 heures 45 minutes à vivre au condamné. Il a soudain mal un peu partout. Les douleurs physiques reflètent les douleurs morales.

Chapitre 39: ceux qui condamnent doivent savoir que que les souffrances de la mort commencent au moment même où la sentence est prononcée. Les douleurs physiques ne sont rien devant les douleurs morales.

Chapitre 40: le condamné pense sans cesse au roi car il est la seule personne qui peut le gracier.

Chapitre 41: le condamné se voit en enfer. Un lieu horrible, profond et noir, dans lequel il tombera éternellement. Il rêve qu’après sa mort, il assiste avec les autres condamnés qui ont été exécutés, au spectacle du bourreau guillotiné par un démon de l’enfer. Il pose une question importante :”Que devient l’âme après la mort ? “.

Chapitre 42: le condamné rêve d’une vieille dame venue de nulle part, sans vie,elle l’a mordu. Cette dame symbolise la mort qui vient marquer sa prochaine victime. Il se réveille en sursaut et trouve le prêtre assis au pied de son lit en train de prier, ce dernier l’informe que sa fille est venue le voir.

Chapitre 43: le condamné rencontre sa petite Marie, il la serre contre lui, mais elle ne le reconnaît pas car on lui a dit que son papa est mort.

Chapitre 44: le condamné à une heure pour s’habituer à la mort qui l’attend et à la foule qui vient voir le spectacle de son exécution.

Chapitre 45: le condamné s’imagine ce peuple qui vient le voir, rire de plaisir. Il se dit que parmi cette foule ,nombreux sont ceux qui viendront voir leurs têtes tomber sur l’echaffaud.

Chapitre 46: le condamné demande s’il lui reste encore le temps d’écrire quelques mots pour sa petite fille pour qu’elle puisse le pleurer. Il veut lui raconter son histoire et pourquoi il est condamné à mort.

Chapitre 47: il s’agit d’une note de l’éditeur qui informe que le condamné n’a pas eu le temps d’écrire son histoire ou que les feuilles qu’il a écrites ont été peut-être perdues.

Chapitre 48: la toilette du condamné : on lui coupe les cheveux, le col de sa chemise ; et on lui lié les mains derrière le dos, ensuite on le transfère dans une chambre de l’hôtel de ville.

Chapitre 49: le condamné au comble du désespoir demande sa grâce au premier venu. Il veut absolument qu’on lui laisse cinq minutes encore, puis une minute dans l’espoir qu’un miracle se produise, mais il est quatre heures, il monte sur l’echaffaud, il sera guillotiné.

Questions-réponses pour bien comprendre l’oeuvre :

*Où se trouve le personnage-narrateur ?

–Il est incarcéré dans une prison.

*Pourquoi est-il emprisonné ?

–Car il a commis un meurtre.

*A quelle peine est-il condamné ?

–Il est condamné à la peine de mort.

*Où le narrateur est-il emprisonné ?

— À Bicêtre.

*Où le coupable doit-il être exécuté ?

–À la place de Grève où ont lieu les exécutions.

*Où le prisonnier a-t-il rédigé son journal ?

–Dans la prison.

*Pourquoi l’auteur a-t-il utilisé des mots et des expressions appartenant au registre de langue familier, argotique ou vulgaire ?

–Pour ancrer le récit dans la réalité.

*Pourquoi le narrateur – personnage des mots familiers et argotiques ?

–parce qu’il n’est pas un criminel appartenant à une couche sociale défavorisée ; c’est un jeune homme instruit, bien éduqué appartenant à une classe sociale aisée.

*Pour quelle raison le condamné a-t-il décidé d’ écrire son journal ?

–Pour atténuer sa souffrance .

*Est-ce que le narrateur est marié ?

–Oui, il est père d’une petite fille âgée de 3 ans.

*Quels sont les éléments qui ancrent le récit dans la réalité ?

— Mention des lieux (Fontainebleau, Toulon, Arcueil …) ; l’évocation de la place de Grève où avaient réellement lieu les exécutions ; évocation de noms de personnages historiques (Guillotin, Robespierre, Napoléon. ..) ; évocation de noms de lieux ou de monuments (Notre-Dame de Paris, La Conciergerie…) ; l’utilisation de la forme du journal intime (le narrateur parle de Mémoires ) qui présente le récit comme une histoire vraie ; le début in médias res du récit ; la description minutieuse des lieux.

*Où le narrateur doit-il être exécuté?

–À la place de Grève.

*Quelles sont les possibilités que le condamné a entrevues pour être sauvé ?

–Le pourvoi en cassation, l’évasion, la grâce royale.

*A quelle heure le condamné doit -il être exécuté ?

–À quatre heures.

*Qu’est ce que le nouveau gendarme de la Conciergerie a demandé au condamné ?

–Il lui demande de revenir après sa mort pour lui indiquer les trois numéros gagnants à la loterie.

*Est-ce que Marie a reconnu son père ?

–Non, elle ne l’a pas reconnu ; elle l’appelle “monsieur ” et lui dit que son père est déjà mort.

*Pourquoi l’auteur a-t-il fait l’ellipse de l’histoire du crime du condamné ?

–Il n’à pas fait état du crime pour deux raisons principales: d’abord pour poser le problème dans sa généralité (c’est pour cette raison qu’il ne cite pas nom du criminel); ensuite pour atténuer l’impact du crime et toucher le lecteur.

Un récit autobiographique

Ce récit, qui est au demeurant fictif, épouse l’allure d’un journal intime.

Le choix de la forme autobiographique est dicté par le souci de créer l’effet de réel. L’identification du lecteur au prisonnier est plus facile.

Le dernier jour d’un condamné n’est pas seulement un récit de fiction à visée argumentative ; il est aussi un effort de persuasion. Il est plus facile de toucher le lecteur que de le convaincre.

Stratégie de persuasion

L’auteur imprime au texte une tonalité pathétique, ,il recourt aux figures rethoriques dans le but d’accentuer les sentiments de pitié envers lui: l’hyperbole, la métaphore, l’énumération et la répétition permettent de créer une tension dramatique dans le but de toucher le lecteur.

Le pathétique

Les prisonniers sont décrits comme des victimes et les gardes et la foule comme des bourreaux qui les torturent. L’auteur désigne ces derniers comme des tortionnaires. Les spectateurs ne sont pas en reste ; ils injurient les galériens et les accablent. Ces derniers sont décrits comme des victimes qui suscitent la pitié.

Les phrases exclamatives, renforcées par les hyperboles, traduisent l’indignation du narrateur devant ce spectacle dans le chapitre 14 .

Évaluation 1

Texte

Je viens de faire mon testament.

À quoi bon? Je suis condamné aux frais, et tout ce que j’ai y suffira à peine. La guillotine, c’est fort cher. Je laisse une mère, je laisse une femme, je laisse un enfant.

Une petite fille de trois ans, douce, rose, frêle, avec de grands yeux noirs et de longs cheveux châtains. Elle avait deux ans et un mois quand je l’ai vue pour la dernière fois. Ainsi, après ma mort, trois femmes, sans fils, sans mari, sans père; trois orphelines de différente espèce; trois veuves du fait de la loi.

J’admets que je sois justement puni; ces innocentes, qu’ont-elles fait? N’importe; on les déshonore, on les ruine. C’est la justice.

Ce n’est pas que ma pauvre vieille mère m’inquiète; elle a soixante quatre ans, elle mourra du coup. Ou si elle va quelques jours encore, pourvu que jusqu’au dernier moment elle ait un peu de cendre chaude dans sa chaufferette, elle ne dira rien.

Ma femme ne m’inquiète pas non plus; elle est déjà d’une mauvaise santé et d’un esprit faible. Elle mourra aussi.

À moins qu’elle ne devienne folle. On dit que cela fait vivre; mais du moins, l’intelligence ne souffre pas; elle dort, elle est comme morte.

Mais ma fille, mon enfant, ma pauvre petite Marie, qui rit, qui joue, qui chante à cette heure et ne pense à rien, c’est celle-là qui me fait mal!

A) Compréhension de l’écrit (10pt.)

1-Complétez le tableau suivant: 1pt

Titre de l’oeuvre

Année de publication

Genre

Auteur

2-Situez le passage en répondant aux questions ci-dessous:1,5pt

-Qui parle?/ Où se trouve-t-il?/Et pourquoi?

3- a)A qui pense-t-il dans le passage? 0,5pt

b) Qui l’inquiète le plus? 0,5pt

4- Relevez dans le passage un énoncé dans lequel le narrateur accepte sa punition.(1pt)

5- Sur quel argument le narrateur s’appuie-t-il pour montrer que ce verdict est injuste?(1pt)

6- Transformez l’énoncé suivant au discours indirect: Le narrateur se disait:«Elle avait deux ans et un mois quand je l’ai vue pour la dernière fois.»(2pt)

7- Identifiez la figure de style contenue dans la phrase soulignée dans le passage.(1pt)

8- Repérez quatre mots appartenant au champ lexical de la mort.(1pt)

9- A qui revoie l’expression soulignée dans cette phrase: « J’admets que je sois justement puni; ces innocentes, qu’ont-elles fait?» (0,5)

B) Production de l’écrit (10pt)

Rédigez un texte argumentatif dans lequel vous montrez que souvent la justice ne punit pas seulement le coupable mais touche aussi toute sa famille.

Lors de la correction, on tiendra compte des éléments suivants:

a)La structure globale de votre production: le plan suivi. 3pts.
b) L’enchainement des idées.3pts.
c) La correction de la langue. 2 pts.
d) L’originalité de la production.2pts

Évaluation 2

Tant que j’ai marché dans les galeries publiques du Palais de Justice, je me suis senti presque libre et à l’aise; mais toute ma résolution m’a abandonné quand on a ouvert devant moi des portes basses, des escaliers secrets, des couloirs intérieurs, de longs corridors étouffés et sourds, où il n’entre que ceux qui condamnent ou ceux qui sont condamnés.

L’huissier m’accompagnait toujours. Le prêtre m’avait quitté pour revenir dans deux heures: il avait ses affaires.

On m’a conduit au cabinet du directeur entre les mains duquel l’huissier m’a remis.

C’était un échange. Le directeur l’a prié d’attendre un instant lui annonçant qu’il allait avoir du gibier à lui remettre, afin qu’il le conduisît sur-le-champ à Bicêtre par le retour de la carriole. Sans doute le condamné d’aujourd’hui, celui qui doit coucher ce soir sur la botte de paille que je n’ai pas eu le temps d’user.

« C’est bon, a dit l’huissier au directeur, je vais attendre un moment; nous ferons les deux procès verbaux à la fois, cela s’arrange bien».

En attendant, on m’a déposé dans un cabinet attenant à celui du directeur. Là, on m’a laissé seul, bien verrouillé.

Je ne sais à quoi je pensais, ni depuis combien de temps j’étais là, quand un brusque et violent éclat de rire à mon oreille m’a réveillé de ma rêverie.

J’ai levé les yeux en tressaillant. Je n’étais plus seul dans la cellule. Un homme s’y trouvait avec moi, un homme d’environ cinquante-cinq ans, de moyenne taille; ridé, voûté, grisonnant; à membres trapus; avec un regard louche dans des yeux gris, un rire amer sur le visage; sale, en guenilles, demi-nu, repoussant à voir.

Il paraît que la porte s’était ouverte, l’avait vomi, puis s’était refermée sans que je m’en fusse aperçu. Si la mort pouvait venir ainsi!

Nous nous sommes regardés quelques secondes fixement, l’homme et moi; lui, prolongeant son rire qui ressemblait à un râle; moi, demi-étonné, demi-effrayé.« Qui êtes-vous? Lui ai-je dit enfin.

-Drôle de demande! a-t-il répondu. Un friauche

Un friauche ! Qu’est-ce que cela veut dire?

-Cela veut dire, s’est-il écrié au milieu d’un éclat de rire, que la taule jouera au panier avec ma sorbonne dans six semaines, comme il va faire avec ta tronche dans six heures ».

(1) Ma sorbonne : ma tête.

I. – Étude de texte (10 points)
1) En vous référant à votre lecture de l’oeuvre,
a) copiez et complétez le tableau suivant:
Auteur:……………
OEuvre:………………..
Genre:………………..
Date de parution:…………….
b) situez le passage dans l’oeuvre. (2 points)
2) Dans le premier paragraphe de ce passage, le narrateur décrit des lieux. (1 point)
a) Quelle impression se dégage de cette description?
b) Relevez deux expressions justifiant cette impression.
3) «Je me suis senti presque libre et à l’aise».
a) Ce sentiment, a-t-il duré longtemps chez le narrateur?
b) Justifiez votre réponse par une phrase du texte. (1 point)
4) a) Pour quelle raison conduit-on le condamné au cabinet du directeur ?
b) Comment sont considérés les prisonniers par le personnel de la prison?
c) Quelle image l’auteur donne-t-il de ce personnel? (1,5 point)
5) Le narrateur n’était pas seul dans la pièce qu’il occupait.
Pourquoi ne s’en est-il pas rendu compte? (1 point)
6) a) Quel sentiment le narrateur éprouve-t-il à l’égard de son compagnon?
b) Relevez deux expressions qui justifient votre réponse. (1 point)
7) a) Dans quel niveau de langue s’exprime ce compagnon?
b) Relevez deux expressions qui justifient votre réponse. (1,5 point)
8) Précisez la figure de style employée dans chacun des énoncés suivants
a) La porte l’avait vomi.
b) …..lui, prolongeant son rire qui ressemblait à un râle. (1 point)
II. – Production Écrite (10 points)
«Je n’ai jamais connu l’école ; l’ignorance m’a conduit en prison », déclare un jeune prisonnier à un journaliste.
La situation douloureuse dans laquelle se trouve ce jeune ne vous laisse certainement pas indifférent.
Vous rédigez un article d’une vingtaine de lignes, destiné au journal de votre lycée, dans lequel vous essaierez de convaincre les jeunes de votre âge de l’importance du rôle social de l’école.

Evaluation 3

Tant que j’ai marché dans les galeries publiques du Palais de Justice, je me suis senti presque libre et à l’aise; mais toute ma résolution m’a abandonné quand on a ouvert devant moi des portes basses, des escaliers secrets, des couloirs intérieurs, de longs corridors étouffés et sourds, où il n’entre que ceux qui condamnent ou ceux qui sont condamnés.
L’huissier m’accompagnait toujours. Le prêtre m’avait quitté pour revenir dans deux heures: il avait ses affaires.
On m’a conduit au cabinet du directeur entre les mains duquel l’huissier m’a remis.
C’était un échange. Le directeur l’a prié d’attendre un instant lui annonçant qu’il allait avoir du gibier à lui remettre, afin qu’il le conduisît sur-le-champ à Bicêtre par le retour de la carriole. Sans doute le condamné d’aujourd’hui, celui qui doit coucher ce soir sur la botte de paille que je n’ai pas eu le temps d’user.« C’est bon, a dit l’huissier au directeur, je vais attendre un moment; nous ferons les deux procès verbaux à la fois, cela s’arrange bien».
En attendant, on m’a déposé dans un cabinet attenant à celui du directeur. Là, on m’a laissé seul, bien verrouillé.
Je ne sais à quoi je pensais, ni depuis combien de temps j’étais là, quand un brusque et violent éclat de rire à mon oreille m’a réveillé de ma rêverie.
J’ai levé les yeux en tressaillant. Je n’étais plus seul dans la cellule. Un homme s’y trouvait avec moi, un homme d’environ cinquante-cinq ans, de moyenne taille; ridé, voûté, grisonnant; à membres trapus; avec un regard louche dans des yeux gris, un rire amer sur le visage; sale, en guenilles, demi-nu, repoussant à voir.
Il paraît que la porte s’était ouverte, l’avait vomi, puis s’était refermée sans que je m’en fusse aperçu. Si la mort pouvait venir ainsi!
Nous nous sommes regardés quelques secondes fixement, l’homme et moi; lui, prolongeant son rire qui ressemblait à un râle; moi, demi-étonné, demi-effrayé.

« Qui êtes-vous? Lui ai-je dit enfin.
-Drôle de demande! a-t-il répondu. Un friauche.

Un friauche ! Qu’est-ce que cela veut dire?
-Cela veut dire, s’est-il écrié au milieu d’un éclat de rire, que la taule jouera au panier avec ma sorbonne dans six semaines, comme il va faire avec ta tronche dans six heures ».

(1) Ma sorbonne : ma tête.

I. – Étude de texte (10 points)
1) En vous référant à votre lecture de l’oeuvre,
a) copiez et complétez le tableau suivant:
Auteur:……………
Oeuvre:………………..
Genre:………………..
Date de parution:…………….
b) situez le passage dans l’oeuvre. (2 points)
2) Dans le premier paragraphe de ce passage, le narrateur décrit des lieux. (1 point)
a) Quelle impression se dégage de cette description?
b) Relevez deux expressions justifiant cette impression.
3) «Je me suis senti presque libre et à l’aise».
a) Ce sentiment, a-t-il duré longtemps chez le narrateur?
b) Justifiez votre réponse par une phrase du texte. (1 point)
4) a) Pour quelle raison conduit-on le condamné au cabinet du directeur ?
b) Comment sont considérés les prisonniers par le personnel de la prison?
c) Quelle image l’auteur donne-t-il de ce personnel? (1,5 point)
5) Le narrateur n’était pas seul dans la pièce qu’il occupait.
Pourquoi ne s’en est-il pas rendu compte? (1 point)
b) Relevez deux expressions qui justifient votre réponse. (1 point)
7) a) Dans quel niveau de langue s’exprime ce compagnon?
b) Relevez deux expressions qui justifient votre réponse. (1,5 point)
8) Précisez la figure de style employée dans chacun des énoncés suivants
a) La porte l’avait vomi.
b) ..lui, prolongeant son rire qui ressemblait à un râle. (1 point)

II. – Production Écrite (10 points)
«Je n’ai jamais connu l’école ; l’ignorance m’a conduit en prison », déclare un jeune prisonnier à un journaliste.
La situation douloureuse dans laquelle se trouve ce jeune ne vous laisse certainement pas indifférent.
Vous rédigez un article d’une vingtaine de lignes, destiné au journal de votre lycée, dans lequel vous essaierez de convaincre les jeunes de votre âge de l’importance du rôle social de l’école.


Évaluation 4

Texte

Malheureusement je n’étais pas malade. Le lendemain il fallut sortir de l’infirmerie. Le cachot me reprit.
Pas malade ! en effet, je suis jeune, sain et fort. Le sang coule librement dans mes veines ; tous mes membres obéissent à tous mes caprices ; je suis robuste de corps et d’esprit, constitué pour une longue vie ; oui, tout cela est vrai ; et cependant j’ai une maladie, une maladie mortelle, une maladie faite de la main des hommes.
Depuis que je suis sorti de l’infirmerie, il m’est venu une idée poignante, une idée à me rendre fou, c’est que j’aurais peut-être pu m’évader si l’on m’y avait laissé. Ces médecins, ces sœurs de charité, semblaient prendre intérêt à moi. Mourir si jeune et d’une telle mort ! On eût dit qu’ils me plaignaient, tant ils étaient empressés autour de mon chevet. Bah ! curiosité ! Et puis, ces gens qui guérissent vous guérissent bien d’une fièvre, mais non d’une sentence de mort. Et pourtant cela leur serait si facile !une porte ouverte ! Qu’est-ce que cela leur ferait ?
Plus de chance maintenant ! Mon pourvoi sera rejeté, parce que tout est en règle ; les témoins ont bien témoigné, les plaideurs ont bien plaidé, les juges ont bien jugé. Je n’y compte pas, à moins que… Non, folie ! plus d’espérance ! Le pourvoi, c’est une corde qui vous tient suspendu au-dessus de l’abîme, et qu’on entend craquer à chaque instant, jusqu’à ce qu’elle se casse. C’est comme si le couteau de la guillotine mettait six semaines à tomber.
Si j’avais ma grâce ? – Avoir ma grâce ! Et par qui ? et pourquoi ? et comment. ? Il est impossible qu’on me fasse grâce. L’exemple ! comme ils disent.
Je n’ai plus que trois pas à faire : Bicêtre, la Conciergerie, la Grève.


I-COMPREHENSION (10 points)
1-Complétez : Titre de l’ouvre :
Date de parution…
Nom de l’auteur
Né enàDécédé en.à
Epoque d’écriture.
Genre de l’œuvre.Thèse défendue
2-Situez le passage dans l’œuvre dont il est extrait.
3- Faites le portrait du narrateur en vous référant à l’extrait dont il est tiré.
4-Quelle idée obsède le condamné ? Et quelle est celle qui le rend fou ? A-t-il la possibilité de la réaliser ?
5- Relevez du passage deux subordonnées et indiquez leur nature.
6-Relevez du texte deux mots relatifs au champ lexical de la justice et deux mots appartenant au champ lexical de la santé.
7-Quel est le registre dominant dans l’œuvre ?
8-Relevez des deux derniers paragraphes deux métaphores.
9- Le texte a : a- Une visée argumentative. b- Une visée informative. c- Une visée descriptive. Recopiez la bonne réponse. Justifiez-la.
II- PRODUCTION ECRITE : (10 points)
Sujet : Dans un texte argumenté, défendez une thèse de votre choix. (Exemples : le travail des enfants, la maltraitance des bonnes, la violence à l’égard des femmes, la violence des jeunes)

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